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Elles n’étaient que quelques dizaines en 2020, elles sont désormais plus de 1 000. 

Le modèle de société à mission séduit de plus en plus d’entreprises, et rassemble des organisations de toutes tailles et de tous secteurs. Les entreprises de l’assurance, comme celles d’autres secteurs, ont été séduites par ce modèle qui leur permet d’affirmer un rôle sociétal incarné à la fois dans la formulation de leur raison d’être et d’objectifs opérationnels. Zoom sur ce modèle en plein essor, qui a vu le nombre des entreprises référencées doubler entre 2021 et 2022. 

La qualité de société à mission : une innovation juridique à impact écologique et social 

Introduite par la loi Pacte en mai 2019, la qualité de société à mission permet aux entreprises volontaires de se doter d’une mission intégrée à leurs statuts, c’est-à-dire d’une raison d’être et d’objectifs sociaux et environnementaux, qu’elles s’engagent à poursuivre dans le cadre de leur activité. 

Inscrire sa mission dans ses statuts, c’est prendre un engagement fort à l’égard de l’ensemble de ses parties prenantes. C’est une action qui ancre l’engagement de l’entreprise, au-delà même de son équipe dirigeante, de mettre en œuvre les moyens (financiers, humains, logistiques) nécessaires à la poursuite de sa mission. 

Pour garantir crédibilité et transparence, la cohérence de la mission choisie par rapport à l’activité et la réalisation des objectifs sont soumis à la validation d’un Organisme Tiers Indépendant, permettant ainsi de lutter contre le « green washing » ou le « purpose washing »[1].    

La société à mission : acteur majeur d’une société plus responsable 

Sous la pression de leurs multiples parties prenantes (salariés, candidats, fournisseurs, clients, actionnaires…), d’une règlementation qui s’intensifie ou bien par conviction de leurs dirigeants, la prise en compte des impacts sociaux et environnementaux liés à leur activité s’est petit à petit imposée comme une nécessité pour les entreprises. Plus que jamais, l’entreprise du 21ème siècle évolue dans un système complexe, dont les enjeux – interconnectés et interdépendants – se multiplient. Et désormais, les entreprises adjoignent à leur développement économique leur contribution à l’émergence d’une société plus durable. 

Au-delà de la mise en œuvre d’actions ou d’engagements ponctuels, le modèle de société à mission permet aux entreprises d’affirmer leur rôle sociétal, en le rendant visible, lisible et crédible à travers une exigence de preuves et un audit indépendant. 

Bien plus qu’un simple engagement opérationnel, le modèle de société à mission permet la création d’une gouvernance inédite à travers le comité de mission, lequel, composé en grande partie de parties prenantes externes, ouvre les portes de l’entreprise et de sa mission à un collectif garant d’engagements concrets et ambitieux. 

Un modèle innovant qui séduit peu à peu les entreprises du secteur de l’assurance 

88 entreprises du secteur « Finance / Assurance » sont aujourd’hui référencées au sein de l’Observatoire des sociétés à mission, soit près de 9% du nombre total des entreprises devenues sociétés à mission depuis 2019. 

Près d’une vingtaine d’entreprises du secteur de l’assurance ont ainsi inscrit leur mission dans leurs statuts. On y retrouve des mutuelles (MAIFHarmonie Mutuelle, Relyens), des assurtechs (WakamLola HealthLukoStudy Assur), des bancassureurs (La banque postaleCrédit Mutuel Alliance Fédérale) ou encore des cabinets de courtage (Cabinet OzGreen SantéEthica Assurances

Pionnière dans le secteur des assurances pour l’obtention de la qualité d’entreprise à mission et première grande entreprise française à s’être engagée dans cette voie, la MAIF s’est tout naturellement tournée vers ce modèle dès l’adoption de la loi Pacte. « En tant qu’acteur engagé historiquement, cette démarche comportait des résonances avec notre ADN d’assureur militant », relevait Franck Carnero, directeur mission et impact de la mutuelle dans la Tribune de l’Assurance en janvier 2023[2].

De leur mission première de prévention et de protection des individus et des entreprises, à des politiques RSE de plus en plus structurées et ambitieuses, la notion d’engagement est profondément ancrée au cœur de l’action des sociétés d’assurance. Gageons que cette qualité de société à mission devienne rapidement un standard d’un secteur en première ligne face aux enjeux actuels de transition écologique et sociale.


[1] On nomme « green washing » et « purpose washing » la pratique selon laquelle une entreprise communique sur un engagement, écologique ou social, sans qu’il n’y ait aucune action mise en place pour le refléter. 

[2] La Tribune de l’assurance, 23 janvier 2023, « L’entreprise à mission, pour quoi faire ? »