Dans le cadre du petit-déjeuner coorganisé le 23 janvier 2025 par Assurance for Good et Castom (cabinets d’expertise en durabilité accompagnant les acteurs du secteur de l’assurance), Sandrine AUSSET (Membre du Directoire chez SADA Assurances, Directrice Juridique et Conformité) est venue témoigner sur les travaux de mise en conformité de SADA Assurances avec les exigences de la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD).
Comment votre « Aventure CSRD » a-t-elle débuté ?
Tout d’abord, pour un petit point de contexte, SADA Assurances, c’est 160 collaborateurs et collaboratrices œuvrant à la conception, au développement et à la distribution de solutions d’assurance pour les professionnels de l’immobilier. Pour ma part, j’y travaille depuis 24 ans, j’ai donc la chance d’avoir une vue panoramique et historique du fonctionnement de l’entreprise.
Pour SADA Assurances, l’aventure de mise en conformité avec les attendus de la CSRD a débuté en 2024, concordant avec la fin du plan d’entreprise quinquennal. Ce projet est porté par le Service Conformité dont j’ai la direction. Dès le début, a émergé une volonté claire de ne pas rendre le Service Conformité étanche et de permettre que le sujet CSRD impacte le reste de l’entreprise.
Ainsi, le démarrage du projet a été marqué par la tenue d’une session de « mind mapping » tentaculaire, un moment partagé ayant permis d’identifier les différents piliers et de créer du sens et de l’engagement pour les collaborateurs et collaboratrices.
2024 fut aussi l’année de la réalisation du Bilan Carbone et de l’engagement d’une réflexion sur la convergence entre la CSRD et le modèle d’affaires de l’entreprise.
Quels bénéfices avez-vous tirés de ces travaux autour de la CSRD ?
La CSRD nous a donné une sorte de boussole et a apporté beaucoup de sens aux équipes. Des réflexions profondes autour du business ont été abordées, notamment sur la question de l’assurabilité de certains secteurs.
Heureusement, nous n’étions pas seuls. Nous avons été accompagnés par Assurance for good. dans la réalisation de l’analyse de matérialité, qui nous a aidés à défricher les exigences de la CSRD et conduire les réflexions en cohérence avec les attendus des textes.
L’analyse de matérialité a mis un coup de Stabilo sur notre ADN : la matérialité de l’humain pour notre structure et l’impact de l’humain sur notre structure. « Cela ressortait comme une vache dans le couloir » c’est-à-dire que c’est ressorti comme une évidence !
Ce fut une vraie démarche collaborative : beaucoup de travail, d’ateliers et de discussions. Nous en sommes ressortis avec un livrable lisible et très clair qui nous a permis d’identifier les enjeux matériels pour notre entreprise. L’analyse d’écarts a par ailleurs permis de définir un plan d’action pour une mise en conformité.
L’analyse de matérialité que nous avons menée a également permis de faire un zoom sur ce que nous avions à creuser ou renforcer.
Et opérationnellement, comment vous êtes-vous structurés ?
Une personne a endossé le rôle de coordinateur pendant 1 an. Nous n’avions pas de responsable CSRD en interne. Aussi, pour consolider les forces vives sur le projet, une communauté de managers impliqués sur les sujets ESG et RSE a été créée. Leur participation était volontaire. Tous les départements et qualifications ont été représentés et mis autour d’une même table. On a réussi à créer de vrais échanges et débats, souvent virtuels, parfois à 20 ou 25 participants sur un même atelier.
Et le projet CSRD nous a fait, ce que je qualifierais de vrai « cadeau caché ». Sa coordination a été confiée à une personne rattachée à la DSI. Cette personne était extérieure au monde de l’assurance et particulièrement à l’aise avec la gestion en mode projet. Et un outil de gestion de projet a été choisi pour piloter la mission CSRD. Cet outil a été largement réclamé par les collaborateurs et collaboratrices, alors que celui-ci n’emportait jusqu’alors pas grande adhésion.
Une vraie réussite d’intelligence collaborative.
Enfin, nous avons souscrit à l’outil de reporting extra financier dédié ZEI afin de mettre en valeur les items que nous devrons faire remonter dans le rapport CSRD.
Pourriez-vous nous donner un exemple d’actions que vous avez engagées à la suite de ces premiers travaux sur la CSRD ?
De manière très concrète, nous avons recours à des outils visant à nous permettre de mieux connaître les risques sur le terrain et nous permettre de nourrir nos réflexions sur la viabilité de notre offre. Il nous faut être juste dans le prix et dans la position que nous souhaitons prendre. Cet outil nous permet de réaliser des projections pour pouvoir prendre des décisions au plus près des réalités.

Interview réalisée par Valérie Loizillon
Cofondatrice Assurance for good.
vloizillon@assuranceforgood.fr